MIEUX ANTICIPER ET PRENDRE LES DEVANT
En à peine quelques mois, la pandémie de Covid-19 a bouleversé des vies dans le monde entier sans qu’aucun vaccin ou traitement efficace ne puisse à ce jour en contenir la propagation. Le scénario qui se profile pour les pays africains est celui d’une lutte continue contre la maladie au moins jusqu’à l’année prochaine, avec une propagation constante des infections dans de plus grandes parties des pays, y compris dans des zones les plus éloignées. Toutefois, en plus de remédier aux effets immédiats et multiples de la pandémie, nous devons également prendre les devants et nous préparer à faire face à la crise dans le cas où elle aura atteint les plus zones sensibles. Ainsi, les stratégies nationales de lutte contre la pandémie devraient en particulier identifier et protéger ces zones sensibles. C’est-à-dire, les zones les plus susceptibles d’enregistrer une propagation de la pandémie, et plus important encore, les zones ayant des indicateurs de vulnérabilités multiples, et partant ayant une capacité limitée d’absorber les chocs si ou quand elles sont frappées par la pandémie.
Les crises comme celle que nous traversons actuellement ne font souvent que mettre en évidence une vulnérabilité latente et chronique. La plupart des communautés qui souffrent le plus des crises sont des communautés déjà minées par des menaces multiples sur leurs moyens de subsistance. Ces conditions préexistantes érodent la capacité d’absorption des communautés et amplifient l’impact des chocs. D’où la nécessité d’identifier à l’avance ces communautés et de mieux comprendre la nature de leur vulnérabilité face à des chocs spécifiques, en l’occurrence ici la Covid-19, afin d’élaborer des stratégies de réponse bien avant l’arrivée de la crise.
Dans le cadre du programme Covid-19 d’AKADEMIYA2063, nous menons un travail de stratification des communautés à travers les différentes régions et pays sur la base d’une série d’indicateurs clés relatifs aux différentes formes de vulnérabilité. Ceci nous permet d’identifier celles qui risquent de porter le plus lourd fardeau si elles sont atteintes par la pandémie. Les résultats obtenus peuvent servir à aider les gouvernements, les organisations d’acteurs non étatiques et la communauté du développement à mettre en place des réponses proactives pour contenir la propagation de la maladie et atténuer ses effets.
INTRODUCTION
En raison des ressources limitées, les réponses à la pandémie devront nécessairement être orientées en priorité vers les communautés les plus vulnérables dans lesquelles les effets risquent d’être particulièrement dévastateurs. Nous utiliserons les données de nos eAtlas nationaux (les atlas électroniques disponibles sur le site du ReSAKSS, (https://eatlas.resakss.org/) ainsi que d’autres sources pour identifier des communautés locales dans les pays où la vulnérabilité chronique rend la population particulièrement sensible aux effets de la pandémie de COVID-19. Les bases de données comprennent des indicateurs sur la nutrition et la sécurité alimentaire, la charge de morbidité, les infrastructures de santé et l’accès aux soins, la densité de population et la pauvreté. Les communautés qui présentent les plus faibles valeurs de ces indicateurs sont généralement caractérisées par des niveaux élevés de vulnérabilité chronique ; elles sont donc susceptibles d’être plus durement touchées par des chocs en général. La superposition d’un certain nombre d’indicateurs donnera une image plus nuancée de la vulnérabilité et nous permettra d’identifier des zones qui passeraient inaperçues si seuls quelques facteurs étaient pris en compte. L’analyse réalisée dans le cadre de cet axe de travail permettra à l’équipe de cartographier les éventuelles zones sensibles particulièrement vulnérables au sein des communautés locales.